Le 11 février 1944, par la bouche de Hanna Dallos, « Celui qui rayonne » dit :
Explosion atomique! (*)
L'homme – enfant stupide –
qui met tout en pièces, sera déçu,
car LUI ne peut être divisé.
Ce qui est divisible,
c'est la force inerte et la matière forte.
(Dialogues avec l’ange, entretien 34 avec Gitta, p. 206)
En deux phrases, il annonce les bombes atomiques qui vont toucher le Japon à deux reprises en août 1945, tuant plus de 100 000 personnes et frappant de stupeur l’opinion mondiale qui ne soupçonnait pas l’existence d’une telle arme. Ainsi le journal Le Monde se demande-t-il dans un article de son édition du 8 août 1945 : Que peut être la bombe atomique ?
Si l’auteur de l’article avait eu connaissance de la parole de l’ange, il y aurait trouvé des indices pour répondre à la question. Il y est en effet question de division, et c'est précisément ce qu'est la fission nucléaire : les atomes d’uranium sont littéralement cassés en deux. Et remontant quelques lignes plus haut, il aurait trouvé un autre indice, relatif cette fois à l’origine de l’énergie monstrueuse dégagée par l’explosion :
- Il n'y a rien de plus aveugle que la force !
La force est matière. La matière est force.
(…)
Le rayonnement devient matière,
la matière devient rayonnement.
En se divisant, le noyau d’uranium perd en effet un peu de masse qui se transforme en une profusion d’énergie rayonnante, selon la fameuse formule d’Einstein E=mc2.
La bombe avait été préparée dans le plus grand secret par les Américains dans le cadre du projet Manhattan. Même si son principe était connu des physiciens depuis 1939 et avait fait l’objet de nombreuses publications scientifiques, il est peu probable que Hanna Dallos ait été au courant, car elle n’avait pas de formation scientifique. A moins que la presse hongroise ne se soit fait l’écho de l’intuition de son compatriote, le physicien juif Leo Szilard, qui le premier a pensé que le noyau atomique pouvait être le siège de réactions en chaîne et a déposé un brevet en Angleterre en 1936. Peu vraisemblable, car plus tard, revenant sur cette période, Szilard précise qu’ayant lu La destruction libératrice de H.G. Wells, il savait ce que signifiait une réaction en chaîne et n’avait pas souhaité que son brevet soit rendu public.
Le caractère prophétique de l’entretien 34, accrédité par ces quelques rappels historiques, ne doit cependant pas éclipser les paroles qui viennent ensuite :
Le multiple devient UN :
c'est le chemin qui mène à LUI.
D'un pain, beaucoup de pains,
ce n'est déjà plus un miracle,
car la terre est rassasiée de pain !
De la multitude des hommes : L'HOMME.
C'est le nouveau miracle.
C'est le nouveau pain qui assouvit toute faim,
car tous en auront.
Cela suffit, car tu ne peux plus saisir
le sens de mes paroles.
Sommes-nous, 70 ans plus tard, plus à même de saisir le sens de ces paroles ? Il y a urgence !
EL
* Traduction du hongrois « atomrobbantás »